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Bilan de l’actu énergétique 2022

Ça y est, nous y sommes ! 2023 est enfin là.
Après une année 2022 très riches en rebondissements : entre conflits géopolitique, un marché de l’énergie instable, une inflation record dans la zone euro ou encore des dispositifs d’urgences pour soutenir l’économie. L’occasion idéale pour vous souhaiter de la part de toute l’équipe Proxelia tous nos bons vœux pour cette nouvelle année, une bonne santé évidemment, de la proximité dans nos échanges et bien entendu, de retrouver des prix acceptables sur les marchés pour soutenir notre économie, et retrouver la croissance tant attendue.

La guerre menée par la Russie en Ukraine et la réponse de l’Occident à celle-ci ont fait de 2022 une année intense pour les responsables des politiques énergétiques et pour les observateurs.

2023 s’annonce être une année décisive pour le secteur énergétique Européen.
Alors que nous nous préparons à fêter l’épiphanie, le moment est venu de faire le bilan sur ce cru 2022.


Janvier 2022 : L’année a connu un début difficile avec des tensions sur les prix de l’électricité depuis la fin d’année 2021.

Pour rappel, les prix de l’électricité battaient déjà des records avant la guerre en Ukraine. Avec un prix à 169 €/MWh le 1er décembre 2021, puis à 233€/MWh le 13 décembre 2021 avant de culminer jusqu’à 407,50 €/MWh la semaine suivante, le 22 décembre. L’envolée du carbone et du gaz ainsi que des capacités de production nucléaire en baisse ont fait flamber les cours de l’électricité. À mi-décembre 2021, la France ne disposait que de 72 % de ses capacités nucléaires, suite à la fermeture de deux centrales.

En résulte bien entendu une hausse immédiate à la suite de ces annonces, dans un marché déjà fébrile. Le prix de l’électron se situait à 127 €/MWh le 3 janvier 2022. L’année précédente, à la même période, le prix était à 50 €/MWh.

Face à une situation critique, le gouvernement remonte le plafond de l’ARENH à 120 TWh et en baissant la TICFE (une taxe) à 0,50€/MWh.

L’ARENH signifie « Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique ».
Il permet à tous les fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité auprès d’EDF dans des conditions fixées par les pouvoirs publics. Le prix est actuellement de 42 €/MWh et le volume global maximal affecté au dispositif est égal à 100 TWh/an pour 2023.

Ce dispositif permet aux fournisseurs alternatifs comme Proxelia de faire baisser la facture de ses clients en répercutant une partie des achats en ARENH (à 42€ / MWh). Faisons un petit aparté pour bien comprendre les enjeux financiers ici.

Pour vendre de l’énergie aux entreprises, Les fournisseurs d’électricité doivent s’approvisionner sur le marché de gros, où les prix sont beaucoup plus élevés, et ont même battu des records en 2022, jusqu’à plus de 1000€ le MWh en août dernier.

Par ailleurs, les fournisseurs doivent également supporter des coûts supplémentaires liés au rachat des garanties sur le marché de capacité. Tous ces surcoûts viennent se répercuter sur les factures d’électricité des consommateurs finaux.

En somme la poursuite du dispositif ARENH est une excellente nouvelle pour les professionnels. Un coup de pouce non-négligeable dans une période où les prix de l’électricité ont littéralement explosé.


Février 2022 : Le nucléaire fait son comeback !

Le 10 février 2022 à Belfort, Emmanuel Macron annonce un vaste plan de relance du nucléaire civil en France avec la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR. Une annonce à deux mois de la présidentielle pour présenter sa stratégie énergétique pour la France de 2050, en expliquant que « le monde de demain sera plus électrique » et que le pays aurait besoin de « 60% d’électricité en plus », en raison de « l’électrification de toutes nos pratiques ».

Une annonce attendue qui fait du bien, après avoir fermé Fessenheim et reporté le plan de modernisation du parc nucléaire. Pour rappel : En 2017, Emmanuel Macron insistait sur son engagement à réduire la part du nucléaire à 50% de la production électrique. Une promesse héritée du quinquennat de François Hollande.

Le 24 Février 2022 : La Russie ouvre les hostilités et déclare la guerre à l’Ukraine.

Des bâtiments bombardés à Kiev, Kharkiv et dans les grandes villes du pays, des chars russes qui fendent la campagne ukrainienne, des milliers de personnes en exode : la guerre en Ukraine secoue le monde depuis le 24 février et le début de l’invasion russe ordonnée par Vladimir Poutine.

Sur les marchés, les prix des énergies vacillent : le pétrole atteint les sommets, le charbon et le gaz s’envolent. Nous voici clairement les deux pieds dans la crise énergétique.


Mars à Juin 2022

S’en suivra, des tentatives infructueuses pour poursuivre le dialogue avec la Russie et surtout, une inflation record qui atteindra quelques mois plus tard en moyenne +10% des consommateurs sur la zone Euro +7% en France et jusqu’à 22% dans les pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie), (Source Eurostat).

Une inflation qui est en fait une conséquence de plusieurs causes :

  • Un COVID long avec un plan de relance de l’économie qui a exigé des dépenses publiques lourdes pour soutenir la croissance.
  • Une politique monétaire de quantitative easing (pour augmenter la masse monétaire en circulation) avec des taux d’intérêts bas (voire négatifs) des banques centrales pour stimuler la croissance.
  • Lorsque les pays sont sortis du COVID, une demande très forte des consommateurs à entrainer un véritable choc inflationniste, notamment avec les perturbations des chaines d’approvisionnement sur un ensemble de matières premières essentielles au bon fonctionnement de l’économie.
    C’est la loi de l’offre et de la demande.
  • Une Europe énergétiquement dépendante du pétrole et du gaz Russe qui souffre d’un approvisionnement minoré, tandis que la France subit des problèmes de corrosions dans les centrales nucléaires, à la suite de défauts de maintenance.
  • En bref, une somme de circonstances qui ne jouent pas en faveur de l’économie Européenne. Tandis que la Russie engrange des recettes record avec ses exportations de pétrole, de gaz et de charbon.

Juin 2022 : La réponse coordonnée de l’Europe à la Russie avec un plan européen pour retrouver son indépendance énergétique.

Deux initiatives se démarque :

Repower EU, un plan de 300 milliards d’euros.
La guerre en Ukraine a perturbé les marchés énergétiques, mettant une Europe dépendante aux combustibles fossiles Russes dans une situation inédite. La réalité géopolitique et un marché de l’énergie instable obligent la commission européenne à accélérer radicalement la transition vers une énergie propre afin de ne plus dépendre des Russes qui menacent de stopper les approvisionnements, face aux sanctions de l’Union Européenne.

L’objectif du plan est de viser l’indépendance énergétique pour 2030 avec 40% du mix énergétique.

Comment ?
  • Des achats communs de Gaz, de GNL et d’hydrogène par l’intermédiaire de la plateforme énergétique de l’Union Européenne.
  • Le déploiement de projets photovoltaïques et éoliens combinés au déploiement de l’hydrogène.
  • L’augmentation de la production de biométhane afin de réduire les importations de gaz.


En parallèle, le conseil de l’union européenne, représenté par les ministres de l’énergie et de l’environnement de chaque état membre adopte le paquet « Fit for 55 », aussi appelé « ajustement à l’objectif 55 », 13 mesures juridiques contraignantes qui vise à l’atteinte d’un objectif commun : réduire d’au moins 55 % les émissions nettes de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à celle de 1990.

Les pays de l’Union Européenne travaillent à l’élaboration d’une nouvelle législation pour atteindre cet objectif et rendre l’UE neutre pour le climat d’ici à 2050.

Comment ?
  • En refondant le marché du carbone
  • En doublant la part des énergies renouvelables
  • En réformant les normes énergétiques des bâtiments en incluant du photovoltaïque.

Juillet 2022 : Le déploiement d’un dispositif gouvernemental pour soutenir les entreprises.

Les ménages ont le bouclier tarifaire, cependant les entreprises sont sans filets de sécurité. Le gouvernement déploie un dispositif pour soutenir l’économie.

Cette aide vise à compenser le surcoût occasionné par la hausse spectaculaire des coûts d’achats de l’énergie pour soutenir la compétitivité des entreprises et également, d’éviter de stopper net la production des sites les plus consommateurs de gaz et d’électricité, incluant notamment, ceux qui assure « des productions essentielles », c’est-à-dire vitale pour l’indépendance économique de notre pays.

Après un premier jet flou, Elisabeth Borne, 1er ministre reconnait que le guichet d’aide aux entreprises énergivores était trop complexe et que la baisse de la CSPE sera prolongée en 2023. Le programme a été simplifié depuis le 19 novembre 2022 afin d’accélérer son décaissement et il sera prolongé jusqu’au 31 décembre 2023.

Pour simuler votre aide, rendez-vous sur : https://www.impots.gouv.fr/simulateur-aide-gaz-electricite


Septembre – Octobre 2022 : C’est la rentrée, Emmanuel Macron annonce « la fin de l’abondance » et le gouvernement délivre son plan de sobriété au public.

Voici les 4 piliers principaux :

  • La sobriété énergétique, c’est-à-dire consommer moins ;
  • L’efficacité énergétique, c’est-à-dire consommer autrement ;
  • L’accélération du développement des énergies renouvelables (EnR) ;
  • La relance de la filière nucléaire française.

Avec le plan sobriété énergétique, la ministre de la Transition énergétique fixe une feuille de route ambitieuse : réduire de 10 % la consommation d’énergie sur les deux prochaines années par rapport à 2019.


Décembre : Un plan de soutien aux entreprises plus clair.

Depuis leur mise en place, les différentes aides pour soutenir les entreprises et collectivités font l’objet de nombreuses critiques : trop complexes, pas accessibles, pas lisibles… Ce sont d’ailleurs les raisons qui ont poussé le gouvernement a remanié à maintes reprises ses divers dispositifs.

Alors pour faire simple, voici concrètement les grands axes mis à disposition des entreprises dans le cadre du plan d’aides.

  • Taux de CSPE réduit à 0,5€ /MWh pour les entreprises jusqu’au 31 janvier 2024.
  • La poursuite du dispositif ARENH est reconduit pour 2023
  • Amortisseur d’électricité à partir de 180 € / MWh.
    L’amortisseur viendra ramener le prix annuel moyen de la « part énergie » à 180 €/MWh (ou 0,18€/kWh) sur la moitié des volumes d’électricité consommée, dans la limite d’un plafond d’aide unitaire de la « part énergie » du contrat à 500 €/MWh. Il est rentré en vigueur depuis le 1er janvier 2023.

Décembre : Le prix du gaz (enfin) plafonné à 180€ / MWh.

Les ministres Européens de l’Énergie sont parvenus à un accord pour limiter les prix excessifs du gaz. Un accord qui arrive après des mois de débats pour décider si un plafonnement des prix des importations en Europe devait être mis en œuvre ou non.

Ce qui a bel et bien eu lieu avec la mesure appelée : « mécanisme de correction du marché » qui sera activé si les prix dépassent 180€ par mégawattheure (MWh) pendant trois jours ouvrables consécutifs et s’ils sont supérieurs aux prix mondiaux du gaz de plus de 35€/MWh pendant ces trois jours


Encore une fois, toute l’équipe de Proxelia vous souhaite une très belle année.
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